Journée de rencontres entre le front syndical et la société civile

Une journée d’échanges et de travail réunissant les syndicats OGBL et LCGB ainsi que plusieurs organisations de la société civile – engagées pour le climat, l’environnement, les droits des personnes migrantes, l’égalité de genre, la culture ou encore la solidarité internationale – s’est tenue le 5 juin à la Chambre des salariés (CSL), sous le mot d’ordre « Proposer, manifester, gagner – Nos alternatives ».

L’objectif de cette journée était de construire des alliances durables entre le front syndical et les mouvements citoyens, afin de faire face ensemble aux attaques du gouvernement contre les droits fondamentaux, les acquis sociaux et le modèle social luxembourgeois.

Les ateliers organisés au cours de la journée ont permis aux participants d’analyser les rapports de force actuels, de partager des expériences de luttes concrètes et de poser les premiers jalons d’une stratégie collective. Onze organisations étaient représentées tout au long de la journée à la Chambre des salariés, témoignant de la diversité et de la richesse des acteurs mobilisés.

Le soir, une table ronde a été organisée avec la participation de Nora Back (OGBL) et Patrick Dury (LCGB) pour le front syndical, Jessica Lopes pour l’ASTI et la plateforme JIF, Jean-Louis Zeien pour l’Initiative pour un devoir de vigilance et Magali Paulus pour CELL. La table ronde a attiré un public d’environ une centaine de personnes. Ce moment d’échange a notamment mis en lumière les nombreuses convergences entre syndicats et associations écologistes, féministes, luttant pour les droits des personnes migrantes et engagées pour la justice sociale.

Les intervenants, tout comme le public, ont partagé le constat d’une situation politique qui s’avère alarmante. Face à une offensive néolibérale qui attaque les droits sociaux, les libertés fondamentales et les conditions de vie des travailleurs, une réponse unie, déterminée et transversale s’impose. Reconnaissant les liens entre les différentes luttes – sociales, écologiques, féministes, pour les droits des migrants ou internationales – les participants ont insisté sur la nécessité de travailler ensemble, au-delà des cloisonnements sectoriels.

En conclusion, les organisations présentes se sont engagées à renforcer leur travail en commun dans les semaines à venir et à se mobiliser ensemble pour la manifestation nationale du 28 juin — une étape essentielle vers la construction d’un contre-pouvoir social large, ancré et offensif.

Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB, le 10 juin 2025

 

Le Conseil d’État donne raison au front syndical OGBL-LCGB

Le front syndical OGBL-LCGB prend acte des avis rendus ce 3 juin 2025 par le Conseil d’État concernant les projets de loi visant à libéraliser les heures d’ouverture des commerces et à assouplir le travail dominical tout en affaiblissant la négociation collective.

Cet avis confirme ce que les syndicats dénoncent depuis des mois : ce projet est injustifié, socialement dangereux et juridiquement fragile. Il constitue une attaque directe contre les droits des salariés du commerce, en rupture avec les principes de notre modèle social.

Un projet sans fondement objectif

Dans son avis, le Conseil d’État pointe l’absence totale d’arguments et de données sérieuses justifiant la réforme. Aucune étude, aucun chiffre, aucun rapport indépendant ne vient appuyer les arguments avancés par le gouvernement, qui invoque surtout des formules vagues comme la « modernisation » ou « les attentes des clients ». Le dossier reste cependant muet sur les habitudes de consommation ou l’impact des nouvelles heures d’ouverture sur le comportement des consommateurs.

En outre, le Conseil d’Etat constate également que le projet de loi sur le travail dominical ignore la possibilité de négocier davantage de conventions collectives, comme cela a déjà été fait jusqu’à présent et comme le prévoit la directive européenne sur les salaires minimums adéquats. Il parle même d’une régression sociale dans son avis !

Pour le front syndical OGBL-LCGB, cela confirme que ces deux projets de loi n’ont pas de fondement réel, mais répondent à une logique idéologique de déréglementation au profit des grandes enseignes.

Des conséquences sociales alarmantes

Le Conseil d’État exprime de vives inquiétudes face aux effets concrets de cette réforme :

  • Perte de repères horaires ;
  • Dégradation de la vie privée et familiale ;
  • Hausse des risques pour la santé au travail ;
  • Insécurité pour les salariés quittant leur poste tard le soir ;
  • Déséquilibre concurrentiel entre petits et grands commerces.

Les salariés du commerce — en majorité des femmes monoparentales, souvent à temps partiel —seraient les premiers à en subir les conséquences : journées rallongées, coupures imposées, plannings imprévisibles et épuisement généralisé.

Des dispositions inconstitutionnelles

L’avis du Conseil d’État rejette formellement plusieurs articles du projet de loi :

  • La révision de la liste des activités exclues du champ d’application de la loi, voire la possibilité d’une ouverture illimitée sur base de conventions collectives, viole le principe de légalité ;
  • Le contrôle de cadre légal par l’Administration des douanes n’a aucun fondement juridique ;
  • L’encadrement des sanctions administratives est incompatible avec le droit pénal.

Le texte est donc non seulement néfaste sur le plan social, mais également tellement incohérent qu’il risque de créer des insécurités juridiques.

Une réforme à abandonner, pas à réviser

Le Conseil d’État est sans ambiguïté : ces projets de loi ne peuvent être corrigés à la marge. Ils nécessitent une refonte complète !

Le front syndical OGBL-LCGB exige donc le retrait pur et simple des projets de loi concernant les heures d’ouverture et le travail du dimanche. Pour ce qui est de la réforme des conventions collectives, le front syndical OGBL-LCGB maintient sa revendication visant la convocation d’une tripartite nationale.

Une attaque globale contre les droits des travailleurs

Ces projets s’inscrivent dans un cadre politique plus large de démantèlement des droits et acquis sociaux des salariés :

  • Allongement des journées de travail ;
  • Fragmentation et flexibilisation des horaires ;
  • Travail dominical banalisé ;
  • Réduction des temps de repos ;
  • Affaiblissement des conventions collectives au profit d’accords sans les syndicats ;
  • Menaces contre le droit de manifester ;
  • Et allongement des années de cotisation pour la retraite.

Derrière chaque mesure, une même logique : travailler plus, plus longtemps, avec moins de droits. Pour le front syndical OGBL-LCGB, ce n’est pas un progrès, mais une régression brutale !

Les avis du Conseil d’État renforcent la position syndicale. Mais le ministre de l’Economie a déjà fait savoir par voie de presse que le gouvernement veut continuer de passer ses projets en force.

C’est pourquoi le front syndical OGBL-LCGB appelle à une mobilisation massive le 28 juin à Luxembourg.

Le 28 juin : toutes et tous dans la rue !

Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB,
le 5 juin 2025

Fanger ewech vun eise Pensiounen !

Après des mois de pseudo-consultations, et alors que ni les programmes électoraux des deux partis gouvernementaux, ni l’accord de coalition ne le prévoyaient, le Premier ministre a annoncé la semaine dernière une attaque frontale contre notre système de pensions.

Contrairement aux pistes évoquées au cours des longs mois de consultation publique et des travaux en « groupes d’experts », la réforme annoncée repose essentiellement sur un allongement significatif de la durée de cotisation. Cela va non seulement à l’encontre des pistes de réforme élaborées par les syndicats, mais aussi des résultats d’un récent sondage qui montre qu’une majorité soutiendrait plutôt une augmentation du taux de cotisations. Concrètement, cela signifie donc que la très grande majorité des salariés et des fonctionnaires et employés publics actuels et futurs devront travailler plus longtemps pour avoir droit à une pension complète.

Les premiers concernés par ce projet antisocial sont évidemment les jeunes générations. Il s’agit d’une attaque en règle contre toute notion de solidarité intergénérationnelle, pilier fondamental de notre régime public et solidaire de pensions.

Pour le Front syndical OGBL-LCGB, il est inacceptable que le poids principal de cette réforme injuste repose sur les épaules des jeunes, alors même qu’ils subissent déjà de fortes pressions en matière d’emploi, de logement et de pouvoir d’achat et que la réforme de 2012 les pénalisait déjà fortement.

Dans ce contexte, le Front syndical appelle tous les jeunes, mais aussi toutes les personnes solidaires de leurs enfants et petits-enfants à se mobiliser massivement et à participer à la grande manifestation nationale le 28 juin à Luxembourg.

Pendant que la durée des cotisations doit être progressivement augmentée, la pension minimale n’est, elle, pas revalorisée. La pension minimale, qui touche majoritairement les femmes, ne suffit pas à garantir une vie décente au Luxembourg. Cela ne semble pas importuner le gouvernement Frieden.

Le maintien intégral de la réforme de 2012 signifie, quant à lui, que l’ajustement des pensions risque de disparaître — les retraités actuels sont donc, eux aussi, touchés par les annonces faites à l’occasion du discours sur l’état de la Nation.

Enfin, alors que le gouvernement n’avait pas clairement affiché la couleur jusqu’ici et que des représentants des partis de la majorité avaient laissé entendre par moment que la fonction publique serait épargnée, il est désormais clair qu’elle sera tout autant touchée que le régime général.

Il est donc clair également que les salariés du secteur privé et les agents de la fonction publique doivent mener conjointement le combat pour la défense d’un système de pensions public et solidaire, permettant une vie décente et reposant sur la solidarité intergénérationnelle.

En ce sens, le Front syndical OGBL-LCGB tend la main à toutes les organisations et toutes les personnes intéressées et appelle à participer massivement à la grande manifestation nationale du 28 juin.

Communiqué par le Front syndical OGBL-LCGB, le 19 mai 2025

Le Premier ministre persiste et signe : Rendez-vous le 28 juin dans la rue !

Le front syndical OGBL-LCGB a suivi attentivement le discours sur l’état de la nation prononcé le 13 mai 2025 par le Premier ministre Luc Frieden et constate malheureusement que le chef de l’exécutif n’a pas su saisir l’occasion pour désamorcer une fois pour toutes les tensions sociales engagées par son gouvernement au cours des derniers mois. Bien au contraire !

Contrairement à la déclaration du Premier ministre, force est de constater que le dialogue social est actuellement au point mort. Malgré les efforts soutenus du front syndical au cours des derniers mois pour tenter de relancer le dialogue social avec le gouvernement et le patronat, le Premier ministre persiste et signe en ignorant tout simplement les positions des représentants élus des salariés et des pensionnés. Face à l’affirmation du Premier ministre que  le dialogue social n’équivaut pas à une codécision (il est intéressant de noter que le président de l’UEL avait recouru à la même formule quelques heures plus tôt à la radio), les syndicats tiennent à souligner que l’esprit du modèle social luxembourgeois a toujours consisté dans la recherche de compromis entre partenaires sociaux.

Concernant les dossiers litigieux, malgré les multiples mises en garde émises par le front syndical OGBL-LCGB et à l’encontre des intérêts des salariés, le Premier ministre a confirmé la volonté du gouvernement de continuer à suivre l’agenda du patronat, en maintenant ses projets de :

  • remises en cause du contenu des conventions collectives et des prérogatives des syndicats en la matière, revenant à une attaque frontale à l’encontre des conditions de rémunération et de travail de l’ensemble des salariés du Luxembourg
  • libéralisation du travail dominical et des heures d’ouverture dans le commerce, revenant à anéantir toute possibilité pour les salariés concernés de concilier vie professionnelle et vie privée (le Premier ministre semble également ne pas avoir conscience de l’existence d’un lien de subordination entre les salariés et leur employeur, lorsqu’il évoque un soi-disant « choix » ou une prétendue « liberté » du salarié)

Le Premier ministre est également venu conforter toutes les inquiétudes exprimées par le front syndical OGBL-LCGB au cours des derniers mois concernant l’avenir de notre système de pensions. A l’encontre des intérêts des actuels et futurs pensionnés, le gouvernement enisage donc de détériorer notre système de pensions public et solidaire, au lieu de le renforcer. Le Premier ministre annonce ainsi une augmentation du nombre d’années de cotisation.

Concrètement, cela signifie que tout salarié actuel et futur devra travailler plus longtemps. Cela touchera particulièrement les jeunes et remet en question la solidarité intergénérationnelle.

Par contre, une revalorisation de la pension minimale, qui est actuellement largement insuffisante, est exclue et les déteriorations introduites par la réforme de 2012 sont maintenues (risque imminent de réduction, voire de disparition de l’ajustement des pensions et de l’allocation de fin d’année). Par ailleurs, le gouvernement compte promouvoir les assurances privées, en les rendant fiscalement plus attractives pour les personnes fortunées, au détriment des finances publiques et du régime général de pensions. Enfin, dans le cadre de la soutenabilité du système de pensions, le front syndical a avancé toute une série de pistes visant à générer de nouvelles recettes – il s’oppose par contre à celle esquissée par le Premier ministre consistant à détourner la moitié des recettes de la taxe CO2  destinées en principe à des mesures sociales dans le cadre de la transition énergétique.

Au regard des annonces du Premier ministre à l’occasion de son discours sur l’état de la nation, le front syndical OGBL-LCGB maintient évidemment la manifestation nationale prévue le 28 juin et annonce qu’il va intensifier dès à présent sa mobilisation en appelant tous les salariés et pensionnés à y participer massivement.

 

Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB, le 13 mai 2025

Le front syndical demande un engagement ferme du ministre du Travail avant toute nouvelle discussion au sein du CPTE

Le ministre du Travail a convoqué une nouvelle réunion du Comité permanent du Travail et de l’Emploi (CPTE) pour le 4 mars 2025, sans toutefois mettre les dossiers actuellement litigieux à l’ordre du jour, en particulier la discussion sur une réforme de la loi sur les négociations de conventions collectives.

Le front syndical OGBL-LCGB tient à faire savoir qu’avant toute nouvelle discussion au sein du CPTE, il demande au gouvernement de garantir le droit de signature et de négociation de conventions collectives des syndicats ayant la représentativité nationale et à s’engager pour que le contenu des conventions collectives (art. L. 162-12 du Code du Travail) ne soit pas restreint.

Dans un courrier adressé le 26 février au ministre, les deux syndicats nationalement représentatifs soulignent qu’ils attendent à ce sujet un engagement ferme et sans équivoque de sa part.

L‘OGBL et le LCGB demandent également au ministre du Travail que plusieurs dossiers d’actualité soient mis à l’ordre du jour des prochaines réunions du CPTE, à savoir :

  • le projet de loi 8479 portant introduction d’une demande en obtention des indemnités de chômage complet en ligne (ce projet n’a pas été discuté au sein du CPTE alors qu’il entre pleinement dans ses missions légales) ;
  • la transposition en droit national de la directive européenne sur le travail des plateformes ;
  • la mise en œuvre de mesures concrètes pour renforcer le dialogue social conformément à l’article 11 de la Recommandation du Conseil du 12 juin 2023 relative au renforcement du dialogue social dans l’Union européenne ;
  • la relance de la commission de suivi de l’ADEM, organe à composition tripartite qui a pour objet d’accompagner et d’évaluer l’accomplissement des missions et tâches confiées à l’Agence pour le développement de l’emploi — cet organe n’a plus été convoqué depuis de nombreuses années ;
  • la nouvelle définition du rôle de l’Inspection du Travail et des Mines (ITM) ;
  • la révision de la législation sur le maintien dans l’emploi ainsi que le plan de maintien dans l’emploi et le plan social afin de mieux garantir la sécurité de l’emploi des salariés.

Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB,
le 3 mars 2025

Le front syndical est pleinement solidaire

L’OGBL et le LCGB, constitués en front syndical, souhaitent apporter tout leur soutien aux salariés belges et à leurs syndicats à l’occasion de la mobilisation nationale qui a lieu ce jeudi, 13 février, à Bruxelles.

En effet, les syndicats FGTB, CSC et CGSLB appellent à une grande manifestation contre l’accord de gouvernement de la coalition dite « Arizona » qui prévoit des coupes budgétaires importantes dans les services publics, mais aussi une détérioration du système de pensions et un allongement de la durée de travail, ainsi que des attaques contre le mécanisme d’indexation automatique des salaires.

La politique antisociale et libérale du nouveau gouvernement belge n’est pas sans rappeler certains projets du gouvernement luxembourgeois. Elle s’inscrit par ailleurs dans le cadre d’une vague plus large d’importantes attaques contre les acquis sociaux et contre les droits des salariés qui a lieu à travers toute l’Europe.

Face à ces politiques réactionnaires, les salariés et leurs syndicats doivent se montrer solidaire au-delà des frontières. En ce sens, le front syndical exprime non seulement sa pleine solidarité aux collègues belges, mais souhaite aussi les assurer de son soutien indéfectible dans la lutte qu’ils mènent.

 

Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB, le 12 février 2025

« Schwätz Mat! » n’a pas convaincu

Après la publication des résultats de la consultation publique en ligne « Schwätz Mat! », les syndicats nationalement représentatifs, OGBL et LCGB, constatent que le « vaste processus de consultation » du gouvernement était avant tout une opération de communication politique, plutôt que d’être une véritable démarche participative comme annoncée.

Avec seulement 2 000 contributions pour une population concernée d’environ 650 000 assurés, dont plus de 500 000 cotisants et plus de 150 000 bénéficiaires [1], cette consultation ne peut en aucun cas être considérée comme étant un succès. Le LCGB et l’OGBL estiment qu’une participation aussi faible, équivalente à seulement 0,3 % des personnes concernées, constitue même un échec manifeste.

Ensuite, pour une consultation qui n’a recueilli que 2 000 contributions, un coût rapporté d’environ 140 000 euros semble difficilement justifiable. Mis en relation avec le nombre de réponses, cela correspond à une dépense d’environ 70 euros par contribution. Dans le contexte actuel, l’OGBL et le LCGB s’interrogent sur la pertinence d’une telle allocation des ressources publiques pour des résultats aussi modestes.

Par ailleurs, il faut souligner que parmi ces contributions, 734 réponses étaient identiques et portaient notamment sur des aspects de sauvegarde du système. Il est plus qu’étonnant que selon le rapport final publié par le ministère, ces contributions n’aient été considérées qu’une seule fois dans l’analyse qualitative, alors qu’elles ont été comptées individuellement dans le cadre des analyses quantitatives. En d’autres termes, ces voix individuelles ont été diluées dans des catégories globales, une démarche qui trahit l’esprit même de la consultation.

Quoi qu’il en soit, les deux syndicats constatent néanmoins que la grande majorité des personnes ayant participé à cette consultation souhaite maintenir le système actuel en préservant sa structure fondamentale et rejoint ainsi largement les revendications syndicales. C’est pourquoi il est indispensable de créer à l’avenir des recettes supplémentaires pour renforcer le système public et de le pérenniser ainsi pour tous.

Pour l’OGBL et le LCGB, il est clair que le seul objectif de « Schwätz mat! » était de donner l’illusion d’une participation publique tout en marginalisant les syndicats, en tant que partenaires sociaux. Pour les syndicats, cette stratégie était et est manifestement motivée par une volonté d’éviter une opposition trop forte face à un programme politique susceptible de détériorer les acquis sociaux.

« Schwätz Mat! » représente donc un coup raté, marqué par des coûts excessifs, une représentativité douteuse et une absence de véritable volonté de dialogue social.

Au vu de la « phase de dialogue » qui est censé démarrer à présent, l’OGBL et le LCGB appellent le gouvernement à instaurer enfin un véritable dialogue social, impliquant étroitement les partenaires sociaux représentés au conseil d’administration de la Caisse national d’assurance pension (CNAP), non seulement dans les discussions entre experts, mais surtout dans la phase la plus déterminante : celle de la recherche des pistes à suivre définitivement. En tant que partenaires sociaux, le LCGB et l’OGBL sont non seulement de véritables experts en la matière par leur rôle de gestionnaire de la CNAP, mais également les représentants légitimes de tous les assurés qui contribuent au financement de notre système de pension.

 

Communiqué par l’OGBL et le LCGB,
le 17 janvier 2025


[1] Chiffres IGGS pour le régime général d’assurance pension (moyenne annuelle de 2023)

Les salariés et leurs familles victimes d’une nouvelle attaque gouvernementale

Le ministre de l’Économie, Lex Delles, vient d’annoncer avoir déposé un projet de loi visant à réformer les heures d’ouverture dans le secteur du commerce de détail et des métiers de bouche. Bien que ce ne soit pas dit ouvertement, le gouvernement vise une libéralisation quasi-complète des heures d’ouverture — et donc des heures de travail du personnel dans les entreprises concernées.

En clair, le gouvernement prévoit de mettre en place le régime d’heures d’ouverture de loin le plus libéral de toute la Grande Région :

Généralisation des ouvertures de 5h00 à 22h00 en semaine ; de 5h00 à 19h00 les samedis, dimanches et jours fériés.
Sur 11 jours fériés dans l’année, l’obligation de fermeture sera maintenue uniquement pour trois jours fériés spécifiques (1er janvier, 1er mai, 25 décembre).
Cette nouvelle catégorisation des jours fériés en 8 jours ouvrables et 3 jours non-ouvrables entraînera également deux catégories de veilles de jour férié : ouverture jusqu’à 19h00 pour les veilles de jours fériés ouvrables et jusqu’à 18h00 pour les veilles de jours fériés non-ouvrables. En matière de jours fériés, il y a donc quatre scénarios possibles suivant les projets du ministre.
La possibilité d’ouvrir pendant 24 heures sera doublée, passant ainsi d’une à deux fois par an.

Après l’extension prévue des heures de travail dominicales de 4 à 8 heures, cet élargissement extrême des heures d’ouverture et des heures de travail constitue une régression sociale d’envergure, puisqu’elle détruira toute vie familiale ou privée pour les 50 000 salariés concernés.

Ces deux réformes sont en contradiction flagrante avec l’étude réalisée par le LISER et commanditée par le ministère des Classes Moyennes en 2018 sur l’impact d’une possible libéralisation des heures d’ouverture, qui devait servir de base pour une réforme du cadre légal. En effet, cette étude a fait ressortir que l’écrasante majorité des salariés du commerce préfèrent ne pas du tout travailler le dimanche ni tard le soir, et que cela a des conséquences néfastes sur la santé et le bien-être des personnes concernées. L’étude a également mis en évidence qu’une libéralisation favorise les grandes entreprises au détriment des petites et qu’elle aggrave les problèmes d’attractivité des petits artisans et commerçants.

Dans un secteur d’activités à forte proportion féminine dont beaucoup de monoparentaux et qui dépend de la main-d’œuvre frontalière, cette ultra-flexibilisation des heures de travail aggravera les phénomènes déjà existants de pénurie de personnel et ne va certainement pas augmenter l’attractivité de ces métiers.

En autorisant des ouvertures dominicales allant jusqu’à 14 heures, le travail dominical deviendra de facto une obligation pour les salariés du secteur. Les projets en matière de jours fériés sont encore plus désastreux : non seulement les salariés du secteur seront obligés de travailler huit jours fériés par an, mais le fait de créer deux catégories de jours fériés pour les commerces pourrait constituer un premier pas en direction d’une augmentation généralisée du temps de travail de tous les salariés dans l’ensemble des secteurs d’activités.

Par ailleurs, ce projet de réforme ne laisse rien présager de bon quant aux autres projets de réforme du gouvernement visant soi-disant à « moderniser » le temps de travail. Toutes les initiatives dévoilées jusqu’ici au compte-goutte par le gouvernement ne constituent en réalité que des régressions pour les salariés. Pire encore, le gouvernement retire l’un après l’autre tout incitatif qui pourrait encore motiver les entreprises à négocier des conventions collectives.

Pour mettre en œuvre cet agenda, le gouvernement applique une tactique de saucissonnage à toutes les questions liées aux conditions de vie et de travail des salariés et de leurs familles. Au lieu de négocier ces questions en bloc au sein du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE), le gouvernement contourne activement cette institution tripartite et les usages du dialogue social au Luxembourg et met les partenaires sociaux devant des faits accomplis, tout en adoptant une position purement patronale.

Cette nouvelle attaque contre les conditions de travail marque un nouvel épisode noir dans l’attaque frontale du gouvernement à l’encontre du dialogue social et des négociations collectives. Par conséquent, les deux organisations syndicales, OGBL et LCGB, ont adressé un courrier au Premier ministre afin de le mettre en garde face aux conséquences sur le modèle social luxembourgeois. Dans l’attente d’une prise de position officielle du gouvernement, l’OGBL et le LCGB ont décidé de commencer dès à présent à mobiliser les salariés du secteur et à lancer les premières actions syndicales contre cette libéralisation totale des heures d’ouverture.

Communiqué par l’OGBL et le LCGB,
le 18 décembre 2024

Eine unzulässige Steuermaßnahme angesichts der neuen steuerlichen Ungleichbehandlung

Steuerkredit zur Kompensierung der Besteuerung der von Grenzgängern geleisteten Überstunden

Die Abgeordnetenkammer stimmt heute über den Gesetzesentwurf 8414 ab. Dieser beinhaltet neben einer Reihe steuerlichen Maßnahmen zur Stärkung der Kaufkraft, welche OGBL und LCGB ausdrücklich begrüßen, auch die Einführung eines Steuerkredits zur Kompensierung der Besteuerung der Überstunden der deutschen Grenzgänger.

Beide Gewerkschaften möchten nochmals daran erinnern, dass Überstunden in Luxemburg steuerfrei sind, Luxemburg jedoch im Januar 2024 per Konsultationsvereinbarung Deutschland das Besteuerungsrecht für die von Grenzgängern in Luxemburg geleistet Überstunden zugestanden hat. Diese Ungleichbehandlung von deutschen Grenzgängern wurde von den Gewerkschaften mehrmals kritisiert, zuletzt am 22. November 2024 im Rahmen einer gemeinsamen Protestkundgebung vor dem Finanzministerium.

Indem Luxemburg die Besteuerung der Überstunden von deutschen Grenzgängern einfach so hinnimmt, schadet die Regierung sowohl den betroffenen Grenzgängern als auch den Unternehmen, die sie beschäftigen. Neben einer schwindenden Attraktivität des Standorts Luxemburg für deutsche Grenzgänger, stellt sich ebenfalls die Frage, inwiefern diese bereit sind, überhaupt noch Überstunden zu leisten.

Auch wenn die Gewerkschaften LCGB und OGBL anerkennen, dass der Finanzminister zumindest versucht hat eine schnelle Lösung zu bieten, so ist diese unzulässig angesichts des Ausmaßes dieser Steuerproblematik. Während der Finanzminister davon ausgeht, dass der Steuerkredit von maximal 700 Euro für 80 % der betroffenen Grenzgänger keine finanzielle Mehrbelastung nach sich ziehen wird, schätzen die beiden national repräsentativen Gewerkschaften jedoch, dass dies im Durchschnitt lediglich für 35% zutrifft. Desweitern löst der Steuerkredit nicht das Problem des administrativen Mehraufwandes sowie der Ungleichbehandlung der deutschen Grenzgänger sowie der rückwirkenden Besteuerung, die seit Monaten für nicht abgeschlossenen Steuererklärungen stattfindet.

Daher fordern die Gewerkschaften weiterhin eine Neuverhandlung der Konsultationsvereinbarung mit Deutschland, sowie ein unverzügliches Ende der retroaktiven Besteuerung, damit die steuerliche Gleichbehandlung aller Arbeitnehmer die Überstunden in Luxemburg leisten, sichergestellt wird.

Die Gewerkschaften OGBL und LCGB werden ihre Anstrengungen fortsetzen, um dieser neuen Ungleichbehandlung der Grenzgänger ein rasches Ende zu setzen.

Mitgeteilt von OGBL und LCGB, am 11. Dezember 2024.

Les frontaliers français victimes d’une nouvelle discrimination

Suite à des accords de principes conclus récemment entre le patronat français et certains syndicats en France, les frontaliers français du Luxembourg risquent de voir leurs indemnités de chômage baisser de façon drastique en cas de licenciement

Selon les dernières informations, il semblerait que les bases de calculs des indemnités de chômage soient à l’avenir calculées avec un coefficient inférieur afin de diminuer les montants de ces allocations pour les frontaliers français et ceci avec des coefficients différents pour chaque pays frontalier. Il semblerait également que la définition de travail approprié soit à l’avenir modifiée afin de contraindre les chômeurs d’accepter des propositions d’emploi beaucoup plus défavorables qu’actuellement.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une volonté du gouvernement français d’effectuer d’importantes coupes sociales dans un simple but d’économies budgétaires. Après la tant décriée réforme des retraites subie par des millions de français, le gouvernement a à nouveau décidé de s’attaquer aux acquis sociaux de millions de français.

Les syndicats LCGB et OGBL sont consternés par cette nouvelle discrimination des frontaliers français entreprise par leur gouvernement. Il est intolérable qu’un frontalier français soit discriminé en matière de chômage.

Les syndicats OGBL et LCGB vont se concerter pour apporter une réponse forte et unitaire à cette nouvelle discrimination envers les frontaliers.

Communiqué par le LCGB et l’OGBL, le 15 novembre 2024