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Remise en cause massive des acquis et droits sociaux au Luxembourg : L’OGBL et le LCGB unissent leurs forces dans un front syndical inédit et appellent à une grande manifestation nationale le 28 juin

Face à la remise en cause inédite des acquis et droits sociaux des salariés et pensionnés (résidents comme frontaliers) par la politique actuelle du gouvernement luxembourgeois, les deux syndicats nationalement représentatifs au Luxembourg, l’OGBL et le LCGB, ont décidé il y a déjà quelques mois d’unir leurs forces dans le cadre d’un front syndical tout aussi inédit et organisent le 28 juin prochain une première grande manifestation nationale à Luxembourg-ville.
Depuis l’entrée en fonction du gouvernement CSV-DP à l’automne 2023, un vent glacial souffle sur le Luxembourg. Si la publication du programme de la nouvelle coalition au pouvoir laissait déjà présager des temps difficiles à venir, les 10 derniers mois auront clairement démontré que le gouvernement actuel a décidé de rompre définitivement avec le fameux modèle social luxembourgeois, aussi bien sur la forme (absence de dialogue social) que sur le fond (mesures au détriment des salariés, des pensionnés et de leurs familles).
Les attaques pro-patronales du gouvernement sur les droits et acquis des salariés et de leurs représentants se sont en effet multipliées au cours des derniers mois : remise en cause frontale des fondements sur lesquels repose la négociation des conventions collectives au Luxembourg et donc des salaires et des conditions de travail en général, projet d’extension de la durée de travail maximale autorisée le dimanche, annonce de libéralisation quasi-totale des heures d’ouverture dans le commerce, menace générale de flexibilisation du temps de travail, tentatives systématiques de contourner les syndicats,…
— Pensions : le gouvernement annonce qu’il faudra travailler plus longtemps
Le 13 mai dernier, à l’occasion du traditionnel discours sur l’état de la nation, le Premier ministre est également venu conforter toutes les inquiétudes exprimées par le front syndical OGBL-LCGB au cours des mois précédents concernant l’avenir du système de pensions au Luxembourg. A l’encontre des intérêts des actuels et futurs pensionnés, le gouvernement a ainsi confirmé son intention de détériorer le système de pensions public et solidaire.
Le gouvernement a ainsi annoncé une augmentation du nombre d’années de cotisation, ce qui signifie concrètement que tout salarié actuel et futur devra travailler plus longtemps. Cette mesure affectera tout particulièrement les jeunes et vient ainsi remettre en question la solidarité intergénérationnelle.
Le gouvernement maintient également les détériorations déjà introduites par la dernière réforme des pensions en 2012, entraînant un risque imminent de dégradation supplémentaire des pensions perçues par les retraités actuels, sachant que le taux de risque de pauvreté dans la vieillesse a déjà doublé en 10 ans.
Le gouvernement compte en revanche promouvoir les assurances-vieillesse privées, en les rendant fiscalement plus attractives pour les personnes fortunées, au détriment donc des finances publiques et du régime général de pensions.
Soulignons également que le front syndical OGBL-LCGB avait avancé dès octobre 2024 toute une série de pistes concrètes visant à générer de nouvelles recettes afin de renforcer le système de pensions public et solidaire (le front syndical a publié une note de plus de 120 pages à ce sujet). Celles-ci n’ont malheureusement jamais pu être discutées sérieusement avec le gouvernement.
— Instrumentalisation de la directive européenne sur les salaires minimaux adéquats et les négociations collectives
Alors que le Luxembourg affiche le taux de « working poor » (travailleurs pauvres) le plus élevé de la zone euro, que l’office nationale de la statistique (Statec) a démontré que le salaire minimum luxembourgeois actuel ne permet pas de vivre décemment au Luxembourg et qu’une directive européenne recommande justement à tous les Etats de faire correspondre leur salaire minimum à 60% du salaire médian national ou bien 50% du salaire moyen (le salaire minimum luxembourgeois en est très loin), le gouvernement envisage de transposer cette directive de façon douteuse. Ainsi, il prévoit d’exclure du calcul des salaires moyens ou médians, les rémunérations des agents de la fonction publique (plus élevées que dans le secteur privé), les heures supplémentaires et les 13ᵉ mois. Le gouvernement semble vouloir instrumentaliser la directive pour freiner l’évolution à venir du salaire minimum.
A cette politique socialement régressive et ce, toujours sous couvert de cette directive européenne, le gouvernement s’attaque frontalement aux négociations collectives. Le gouvernement prévoit à la fois de restreindre le contenu des conventions collectives et de brader le droit de négociation et de signature d’une convention collective en visant systématiquement l’exclusion des syndicats.
A cela s’ajoutent :
- les discriminations persistantes à l’égard des 230 000 frontaliers français, belges et allemands (47% des salariés au Luxembourg) aussi bien en ce qui concerne la fiscalité, les prestations familiales que l’accès au télétravail ;
- la décision unilatérale du gouvernement de mettre fin au plafonnement des prix de l’énergie qui a entrainé par endroits des augmentations de plus de 30% ;
- le risque qui plane sur le système de santé dont une détérioration des prestations est à craindre ou bien encore la chasse aux malades qui s’intensifie sous la pression du patronat ;
- une remise en question inacceptable du droit de manifester
Alors que la crise du logement — qui fait rage au Luxembourg — et l’urgence écologique et climatique sont reléguées au second plan, le gouvernement luxembourgeois préfère s’attaquer aux droits et aux acquis de ceux qui, par leur travail, font avancer le pays.
Le front syndical OGBL-LCGB s’est engagé à empêcher par tous les moyens nécessaires que les acquis sociaux, pour lesquels les syndicats ont lutté et œuvré pendant plus d’un siècle, ne soient anéantis par une politique qui s’annonce désastreuse sur le plan social.
C’est dans ce contexte que l’OGBL et le LCGB organisent le 28 juin une grande manifestation nationale dont le départ est fixé à 11h en face de la gare de Luxembourg-ville.
Communiqué par le front syndical OGBL-LCGB, le 17 juin 2025